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Romane Geffray : « Je suis plus réfléchie »

Chapô : Cela fait quatre mois que la Nantaise (3 v, 1 n, 4 d) s’est parée de la ceinture nationale des super-coqs en dominant, aux points, à l’unanimité des juges Laëla El Kisri (2 v, 2 d). Le fruit d’une mue qu’elle entend bien confirmer.

 

C’était votre troisième chance nationale. L’avez-vous abordée avec une certaine appréhension en vous disant que c’était un peu un tout ou rien ?

Oui, j’y ai pensé. Je me suis dit que si cela ne passait pas là, je vivrais ma vie de jeune femme et je me lancerais dans autre chose, peut-être dans la course à pied. Peut-être aussi aurais-je fait une saison en loisir. Je ne sais pas… Je crois que je n’ai jamais eu autant de pression avant un combat. Il y a aussi le fait qu’une préparation, cela mobilise du monde : l’entraîneur, les sparring-partners qui jouent le jeu, le promoteur, le comité régional, les sponsors etc. On a envie de leur rendre la pareille.

 

On suppose que cette victoire est un immense soulagement…

Elle fait du bien. Ce résultat m’a forcément redonné confiance et un coup de fouet au mental en ayant envie de faire mieux la prochaine fois. Il m’a permis d’entamer cette saison sous les meilleurs auspices. Avec mon entraîneur, Alban Georget, nous avions mis l’accent sur pas mal de choses à partir des conclusions que nous avions tirées de ma défaite en championnat de France, en mai 2021, devant Maïlys Gangloff. J’avais une boxe qui pouvait apparaître fuyante. J’essaye donc de plus travailler, je ne dirais pas en avançant mais, en tout cas, en cédant moins de terrain. Je donne beaucoup moins de coups qu’avant mais, en revanche, ils sont plus puissants afin de marquer les esprits des juges. Le but est, en effet, d’avoir plus d’impact. Je pense que c’est vraiment ça qui fait la différence par rapport à avant. Je  suis contente que tout cela ait payé d’autant que j’ai pris beaucoup de plaisir à boxer et à réussir à mettre en place ma boxe. C’est surtout cela que je retiens.

 

Intertitre : « J’ai de meilleures sensations en super-coqs »

 

Par ailleurs, vous êtes montée en super-coqs…

Oui car cela devenait compliqué de faire la limite d’autant que le corps change. Je boxais en coqs depuis l’âge de quinze ans et j’en ai, aujourd’hui, vingt-six. Ma nouvelle catégorie me convient mieux. Du coup, je n’ai plus de vrai régime à faire. J’ai de meilleures sensations et je me sens moins fragile sur le ring. Outre une charge mentale en moins, je me sens plus en forme et plus puissante à ce poids-là.

 

Comment avez-vous forgé votre succès que vous conteste, au demeurant, votre adversaire ?

Laëla est une très bonne boxeuse. Je ne remettrai jamais cela en question. Néanmoins, j’ai le sentiment de l’avoir touchée plus nettement et d’avoir délivré des coups plus nets qui avaient plus d’impact. Défensivement, j’ai également été plus hermétique, notamment en étant beaucoup plus solide sur les blocages. D’ailleurs, je n’ai pas pris de coup de plein fouet et j’ai terminé le combat sans être marquée au visage. Plus largement, j’ai un œil plus averti sur le comportement de l’adversaire. J’arrive à observer des choses que je n’observais pas auparavant. Si bien que je pense être un peu plus lucide qu’avant au fil des rounds et je songe davantage à des stratégies à mettre en place. En somme, je suis plus réfléchie.

 

Intertitre : « Il faut que je m’endurcisse et que je gagne en puissance »

 

Quels sont vos objectifs à présent ?

Je dois défendre mon titre, le 25 novembre, face à Sabrina Flamand. Je sais juste qu’elle est droitière et un peu plus grande que moi. C’est pour cela qu’à la salle, je me prépare un peu à tous les scénarios de combat. Je fais plein de mises de gants avec des sparring-partners aux profils différents. Ensuite, en cas de victoire, je verrai ce que l’on me propose derrière.

 

Vous estimez-vous au niveau européen ?

Il y a quand même encore une marche mais je ne me donne pas de limite. Il faut que je m’endurcisse et que je gagne en puissance pour faire plus mal. Cela se fera au fil des combats. De même, est-il nécessaire que j’engrange de l’expérience dans la mesure où les filles que je serai amenée à rencontrer ont un vécu que je n’ai pas car la plupart ont été en équipe nationale.

 

Propos recueillis Alexandre Terrini

David Papot : « J’ai encore une marge de progression »

Chapô : Probant vainqueur aux points d’Ahmed El Mousaoui (34 v, 1 n, 4 d) contre qu’il a conservé son titre mondial IBA des super-welters, en juin dernier, à Nantes, le Nazairien (26 v, 1 d) donne, à chacune de ses sorties, un peu plus de lustre à sa carrière.

 

Sur le ring, vous aviez déclaré que votre succès face à Ahmed El Mousaoui n’était pas évident. Est-ce toujours votre avis ?

J’ai parlé à chaud en fonction de mon ressenti. J’ai regardé calmement le combat une semaine après. En refaisant le pointage, je me donne deux ou trois points d’avance même si c’était serré. Et puis, je n’ai pas fait le combat que je voulais. Je n’avais pas les bonnes sensations. Les coups ne partaient pas comme d’habitude. Il y a aussi eu le fait de boxer au Zénith de Nantes qui est une grande salle. Le public est éloigné, si bien que l’on se sent un peu plus seul sur le ring.

 

Intertitre : « J’ai étoffé mon staff en lui adjoignant Frédéric Klose »

 

Tactiquement, comment analysez-vous votre prestation ?

En fait, j’ai bien commencé mai, à la mi-combat, j’ai changé de stratégie car j’étais persuadé que ce n’était pas la bonne. Mon coin ne m’a pas expliqué qu’elle fonctionnait très bien. Or, j’aurais dû conserver la même, laquelle consistait à marcher sur Ahmed, à avancer tout en bloquant, en esquivant et en remisant. Puis, dans la seconde moitié du combat, j’ai davantage tourné. Le manque d’expérience des grands combats s’est fait sentir dans mon coin. Il a un peu été pris par les émotions. C’est pour cela que j’ai souhaité étoffer mon staff en lui adjoignant un technicien d’expérience en la personne de Frédéric Klose.

 

L’idée est-elle toujours d’accorder une revanche à Ahmed El-Mousaoui ?

Pas dans l’immédiat. Si cela se fait, ce sera dans deux ou trois combats. Lui a d’autres projets et moi aussi. Nous en avons discuté ensemble et nous avons estimé que ce n’était pas le moment. Autant faire remonter la sauce avant… Mais, sur le principe, il n’y a pas de veto de ma part. Si l’équipe d’Ahmed nous sollicite pour proposer une revanche, il n’y aura aucun problème.

 

Intertitre : « Bilel Jkitou, le plus grand défi de ma carrière »

 

D’ici là, que souhaitez-vous faire ?

Mon prochain combat aura lieu le 25 novembre, au Zénith de Nantes, contre Bilel Jkitou. C’est le plus grand défi de ma carrière. Il s’agira d’une défense de titre. Dans la mesure où je suis détenteur de la ceinture IBA, j’ai été retiré des classements de l’EBU et je ne peux donc pas disputer de titre continental. Mon but est d’affronter les meilleurs, qu’il y ait une ceinture en jeu ou pas. Une chose est sûre, il est compliqué de viser un championnat du monde dans une fédération majeure dans la mesure où l’Américain Jermell Charlo détient les quatre ceintures. Quant au fait de disputer une ceinture internationale dans ces fédérations, je ne pense pas que cela servira à grand-chose.

 

Avez-vous le sentiment de continuer à progresser ?

Oui. Je me suis amélioré, ne serait-ce que dans l’expérience des grands combats. Physiquement, je me suis aussi bonifié. J’ai gagné en puissance. J’ai encore une marge de progression. Le jour où je sentirai que cela bloque, j’arrêterai.

 

Propos recueillis par Alexandre Terrini

 

Dylan Bregeon en salle d’attente

Chapô : Champion de France des lourds-légers depuis sa victoire aux points face à Eddy Lacrosse (13 v, 2 n, 8 d), en avril dernier, le Nantais (12 v, 1 n, 2 d) nourrit de nouveau des ambitions européennes.

 

« C’était un combat qui m’a été proposé à la dernière minute, rappelle Dylan Bregeon en évoquant la reconquête de son titre national. Il fallait l’accepter et faire le boulot pour le gagner, sachant qu’Eddy Lacrosse n’est pas le premier venu. C’était un match à double tranchant : soit je le gagnais et je me relançais en redevenant champion de France avec la possibilité de me projeter à l’international, soit je le perdais et, en quelque sorte, je m’enterrais. Une défaite aurait, en effet, été un sacré coup de frein. Il aurait fallu que je refasse toutes mes classes, si je puis dire. Vu ma passion pour la boxe, je ne sais pas si j’aurais arrêté du jour au lendemain mais cela aurait été difficile à digérer. »

 

Intertitre : « Reste à franchir le palier continental »

 

Face à l’Aquitain plus petit et plus trapu, qui, fidèle à lui-même, n’a eu de cesse d’avancer, le Nantais a su garder ses distances et faire valoir à la fois sa supériorité technique et sa plus grande expérience du haut niveau dans la gestion des échanges. C’est lui qui a été le plus précis et qui a davantage touché, certes parfois avec moins d’impact que son surpuissant rial. « Ce succès, m’a rassuré avoue Dylan Bregeon. C’est la preuve que j’ai un bon niveau français. Reste, maintenant, à franchir le palier continental mais il est compliqué d’allier vie professionnelle et carrière sportive pour performer. Sur le strict plan pugilistique, c’est surtout physiquement qu’il faut que je m’améliore mais il est difficile de tout travailler à fond quand on ne peut s’entraîner que deux à trois heures par jour. »

 

Intertitre : Cochallenger EBU avec le Polonais Krzysztof Glowacki

 

Toujours est-il que le boxeur de Loire-Atlantique est désormais challenger pour la ceinture EBU abandonnée par l’Anglais Chris Billam-Smith qui avait dominé l’élève d’Alban Georget, en novembre 2021, à Sheffield. L’autre challenger n’est pas un manchot puisqu’il s’agit du Polonais Krzysztof Glowacki, seulement battu par Oleksandr Usyk, Mairis Briedis et Lawrence Okolie, excusez du peu. La société de promotion avec laquelle il est sous contrat a remporté les enchères, le 19 septembre dernier, et a normalement trois mois pour organiser la confrontation. Sauf qu’au bout de quatre semaines, on ne savait toujours pas quand ni où elle aurait lieu. En tout cas, le style de l’intéressé, entre seize cordes, n’est pas pour déplaire au Tricolore : « Krzysztof Glowacki ne met pas forcément beaucoup la pression ni n’imprime un rythme élevé. Il mise surtout sur sa frappe mais il a besoin d’être vraiment posé sur ses appuis pour déclencher. En outre, il est moins grand que moi et plutôt en fin de parcours. Il n’a pas énormément boxé ces dernières années. C’est le genre de profil que j’aime affronter. » En espérant en avoir l’opportunité.

 

Alexandre Terrini

Olivier Vautrain Boxe
Olivier Vautrain

Le mauvais coup de main d’Olivier Vautrain

Le 25 mai, devant son public, le Nazairien (18 v, 1 n, 3 v) a certes conservé sa ceinture de champion de France des lourds-légers en battant aux points, à l’unanimité des juges (96-93, 97-92, 96-93), le valeureux Eddy Lacrosse (12 v, 2 n, 7 d). Mais au prix d’une victoire qui a laissé des traces puisqu’il s’est fracturé la main gauche.

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David Papot Boxe
David Papot

David Papot bien entouré

Le 11 juin, à Guérande, l’ancien champion de France (25 v, 1 n) s’est emparé de la ceinture  IBA des super-welters en dominant le Russe Evgueny Terentiev (17 v, 4 d)par KO (5e). Le fruit d’un travail d’équipe aux compétences complémentaires.

 

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David Papot'Les feux sont au vert'

David Papot : « Les feux sont au vert »

 

Le Français (24 v, 1 n) affronte, ce vendredi, à Guérande, le Russe Evgeny Terentiev (17 v, 3 d) pour la ceinture IBA des moyens. Une excellente manière de se relancer et de se donner à voir en ces temps où disputer un championnat international n’a rien d’évident.

 

Comment vous sentez-vous ?

Serein. J’ai effectué une bonne préparation dans une maison qui a été spécialement aménagée pour accueillir des entraînements de boxe. Elle était accessible sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Nous y avons installé tout le matériel nécessaire. Je n’ai pas arrêté depuis trois à quatre mois. J’ai notamment mis les gants avec Lancelot Proton de la Chapelle qui disputait, cette semaine, le TQO européen à Villebon-sur-Yvette, avec des pros de la région ainsi qu’avec Idaas Redjal d’Aulnay-sous-Bois. Tout s’est bien passé et les feux sont au vert. Je suis affûté comme rarement je l’ai été.

 

Vous n’avez pas boxé depuis le mois d’août dernier. Comment allez-vous gérer les effets de cette inactivité ?

Depuis deux ans et demi, je ne boxe pas énormément. J’en ai pris l’habitude. Je me focalise plus sur les préparations. J’ai les douze rounds dans les jambes. Il n’y a aucun problème.

 

Qui est votre promoteur ?

En France, c’est David Musset qui gère ma carrière. Pour le reste, je suis toujours sous contrat avec la société de promotion américaine Star Boxing même si en période de Covid, ce n’est pas facile. On va voir quelle sera l’évolution de la situation sanitaire aux États-Unis. Je n’irai là-bas que pour disputer des gros combats et non des combats de transition. En tout cas, pour le moment, je me focalise sur la France.

 

« Le but est de prendre tout ce qu’il y a à prendre »

 

Pourquoi avoir choisi de disputer un championnat dans cette fédération encore méconnue ?

Non pas pour me cacher mais pour me faire voir. Je suis classé en WBA et en WBO. Or, si l’on ne nous appelle pas, ce n’est pas nous qui aurons les moyens de faire venir le champion du monde. Par ailleurs, cela faisait plus d’un an que David Musset me cherchait partout des adversaires de niveau européen et tous ont refusé, à l’image du champion d’Europe, l’Italien Matteo Signani. Quand c’est compliqué comme ça et que personne n’accepte de vous affronter, il faut bien trouver des solutions. Là, nous avons trouvé ce Russe qui est très bon. Il frappe fort et sait à la fois avancer et reculer. C’est pour cela que je n’ai pas de stratégie particulière en tête. On verra en fonction de la manière dont il abordera le match. Il est gaucher comme moi. Ce combat risque donc d’être assez technico-tactique. Ce sera celui qui sera le plus déterminé et qui aura le plus envie qui l’emportera.

 

Quels sont vos projets en cas de victoire ?

Le but est de prendre tout ce qu’il y a à prendre. Si, demain, on m’appelait pour un championnat d’Europe ou une demi-finale mondiale, je serais partant. Néanmoins, plus que les titres en tant que tels, ce qui m’importe avant tout et me motive, c’est d’affronter de très bons boxeurs, des mecs face auxquels, quand je monte sur le ring, je ne sais pas qui de nous deux va gagner.

Propos recueillis par Alexandre Terrini

Romane Geffray est repartie de l'avant

Romane Geffray est repartie de l’avant

 

Arrêtée sur blessure au nez dans la quatrième reprise, lors de son championnat de France des coqs, face à Maïlys Gangloff (5 v, 2 d), le 5 mai, à Saint-Avé, Romane Geffray (1 v, 1 n, 3 d) sait qu’elle n’est pas passée loin et qu’elle a toutes les raisons de persévérer.

 

Plus que la défaite, ce sont les circonstances dans lesquelles elle a été concédée qui suscitent l’ire de la Nantaise. « Ce qui est frustrant, c’est d’avoir été stoppée pour un saignement de nez en disant que mon nez était cassé alors que ce n’était pas du tout le cas, précise-t-elle. Il n’y avait pas lieu de m’arrêter. C’est un peu dur à avaler. Si j’avais eu une fracture, vu la puissance des coups de Maïlys, je n’aurais pas pu le supporter. Si j’étais vraiment tombée KO ou si j’avais eu une plaie importante, cela aurait été le jeu et la boxe. Il n’y aurait pas eu de souci. Là, il restait quatre rounds et Maïlys commençait se poser. On ne m’a pas laissé la chance d’aller au bout alors que techniquement, je n’avais pas vraiment de souci. Maïlys frappe plus fort que moi et c’est ce qui a pu impressionner. »

 

« Ce serait bête d’arrêter maintenant »

 

Pour autant, plus d’un mois après, la défaite est quelque peu digérée et a laissé la place à l’envie de se projeter vers l’avenir. « Le combat est passé, maintenant. La semaine qui a suivi a été compliquée car cela représente un investissement important, ne serait-ce que pour enchaîner travail et entraînement. Ce serait bête d’arrêter maintenant d’autant que boxer est une passion. J’ai repris le chemin de la salle. Je suis très motivée pour la suite et dans un bon état d’esprit, mue par l’envie de faire mieux la prochaine fois. Il y aura des jours meilleurs. Cela va finir par payer. »

En clair, Romy n’entend pas raccrocher alors qu’il s’agit de son deuxième échec en championnat de France après une défaite aux points, à Nantes, le 31 janvier 2020, devant Élodie Bouchlaka. « Élodie était plus expérimentée. Elle a beaucoup avancé mais face à elle, cela a été plutôt serré. Et puis je me dis que j’ai quasiment toujours affronté des filles qui avaient un palmarès positif », rappelle la protégée d’Alban Georget.

 

En découdre désormais en super-coqs

 

Plus largement, les voies de la perfectibilité sont identifiées : « Je n’ai pas de souci à toucher la cible mais il faut que je gagne en puissance, quitte à donner moins de coups. Si je frappais plus fort, cela pourrait faire changer l’issue de certains combats. La puissance, cela reste intrinsèque. Dans tous les cas, je pense que je ne serai jamais une puncheuse. Néanmoins, j’ai une marge de progression à ce niveau-là, en faisant un travail musculaire un peu plus adapté. » Sur le plan technico-tactique, il y a moyen de faire mieux. « Avec mon entraîneur, nous sommes conscients qu’il y a encore plein de choses à travailler, notamment la capacité à donner des coups en reculant et non à reculer puis à donner des coups. C’est un point que je ne maîtrise pas encore totalement », admet la pugiliste de Loire-Atlantique.

La sociétaire de l’ANBF songe désormais à en découdre à son poids de forme, autrement dit, dans la catégorie supérieure, en super-coqs. « Le fait d’être descendue en coqs m’a fait perdre un peu de masse musculaire et cela s’est ressenti », esquisse celle qui est par ailleurs conseillère à la MAIF où elle ne bénéficie pas d’horaires aménagés mais de facilités quand elle a besoin de prendre des jours de congé en vue de se préparer pour une échéance. En espérant que la prochaine soit de nouveau un duel pour cette satanée ceinture nationale dont elle rêve. Sans négliger sa carrière dans le secteur de l’assurance où elle entend, là aussi, évoluer en se hissant vers les sommets.

Alexandre Terrini

Hugo GRAU
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ITW : Hugo Grau : « J’ai forcément plus confiance en moi »

 Récent vainqueur du Tournoi Alexis Vastine, le Sablais est l’un des grands espoirs de la boxe amateur tricolore. Ce pugiliste à la tête bien faite entend avancer lentement mais sûrement, mû par l’ambition de conquérir le Graal, dans trois ans, aux Jeux de Paris. Un rêve qui n’a rien d’usurpé tant il allie intelligence et talent.

 

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Émilie Beaugeard
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  Émilie Beaugeard : « Sur le plan moral, j’ai pris un coup »

 Battue aux points, sur décision partagée, à ses yeux, très contestable, par Victoire Piteau (7 v, 1 d), à l’issue du championnat de France des super-plumes qui s’est tenu à Nantes, le 27 novembre, l’Angevine (1 v, 3 d) sait qu’elle va devoir, à 31 ans, se remobiliser pour surmonter cet échec qu’elle estime immérité.

 

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ITW :  Olivier Vautrain : « J’ai envie de progresser dans ma carrière »

Chapô : Le Nazairien (17 v, 1 n, 3 d) a donné un lustre supplémentaire à sa carrière chez les professionnels en s’emparant, le 5 décembre, à Levallois, de la ceinturenationale vacante des lourds-légers aux dépens d’Aboulaye Diane (14 v, 1 n, 2 d). De quoi légitimer ses aspirations à viser plus haut.

 

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Dylan Bregeon veut s'endurcir

Dylan Bregeon veut s’endurcir

Plusieurs semaines après sa très honorable défaite aux points (115-113, 115-113, 115-113), le 16 avril, à Milan, face à l’Italien Fabio Turchi (19 v, 1 d) pour le titre vacant de l’Union européenne des lourds-légers, le Nantais (11 v, 1 n, 1 d) sait le chemin qu’il doit emprunter pour aller plus haut.

Comme en atteste le score, sur les bulletins des juges, il n’a vraiment pas manqué grand-chose à l’ex-membre de l’équipe de France amateur pour réaliser une performance de tout premier ordre contre, dixit, « un adversaire assez rugueux et vicieux ». De quoi retenir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide : « Je préfère me raccrocher aux choses positives, assure Dylan Bregeon. L’Italien figure dans le top vingt mondial et j’ai pratiquement fait jeu égal avec lui. Et puis c’était mon premier douze rounds et je me suis senti bien physiquement. »

Pour autant, le pugiliste de Loire-Atlantique n’ignore pas ce qu’il doit faire pour atteindre les sommets : muscler son jeu. Il ne s’en cache nullement : « Outre le fait de continuer à travailler sur mes qualités techniques et sur la stratégie de combat, j’aimerais améliorer un point en particulier, en l’occurrence, gagner en densité physique même si en vue de ce combat, j’avais déjà effectué un travail conséquent afin d’être un peu plus musculeux. Néanmoins, il faut que je sois plus puissant et que j’aie davantage de masse musculaire afin de pouvoir mieux stopper mes adversaires. En somme, pour être à la fois plus compact et faire plus mal. »

 

 « Il ne sera jamais un méchant »

 

Son entraîneur, Alban Georget, a apprécié la prestation de son élève : « J’en suis très content. Au regard du travail que nous avions mis en place, Dylan a réalisé un quasi sans-faute. La stratégie que nous avions élaborée a plutôt bien fonctionné car Fabio Turchi n’a jamais réussi à imposer sa boxe. Dylan l’a énormément gêné. Cependant, il lui manqué le petit plus qui fait que l’on gagne, à l’extérieur, un titre de l’Union européenne. Il aurait dû en faire davantage dans les rounds qui étaient serrés car nous savions qu’ils seraient attribués à l’Italien. C’est comme ça que nous avons perdu les trois premiers. » Même si, dans l’histoire, les deux duellistes ne partaient pas à égalité : « On ne se cherche aucune excuse mais en face, il y avait un boxeur qui a comme promoteur la société Matchroom, laquelle collabore avec DAZN. Il ne fait que de la boxe et a autant de sparring-partners qu’il veut alors que l’essentiel du temps, Dylan, lui, s’entraîne avec mon autre pro, Nathan Pineau-Laïb, qui pèse 64 kilos. Et là, il s’était mis à mi-temps pendant trois mois pour pouvoir se préparer correctement », raconte Alban Georget.

Par-delà ces considérations, une question de fond subsiste : Dylan Bregeon, homme dont l’intelligence le dispute à la gentillesse et au savoir être, est-il assez tueur entre seize cordes pour des défis de ce genre ? « Il ne sera jamais un méchant, ne serait-ce que parce qu’il ne l’a jamais été, répond son coach. C’est acquis. Certains très grands champions ont ça en eux, d’autres pas. En revanche, il a beaucoup d’autres qualités pour compenser cette lacune si tant est que l’on puisse l’appeler comme telle. Et d’abord, une très grande intelligence de ring. S’il n’y avait que les gens féroces qui réussissaient en boxe, cela se saurait. Deviendra-t-il féroce comme l’était Mike Tyson ? Certainement pas. »

 

 « Dylan a le potentiel pour briller dans la catégorie »

 

Le longiligne ancien champion de France amateur et professionnel n’est peut-être pas non plus doté de toute la puissance qui sied à un lourd-léger frappeur. C’est pourquoi, il continue de soulever de la fonte, histoire d’achever sa mue pour être suffisamment impactant. « Il va s’étoffer et s’épaissir , prédit Alban Georget. Il n’a que vingt-six ans, or dans les grosses catégories, la maturité arrive plus tard. Il a une marge de progression importante. Il n’a que treize combats et c’est sa première défaite. Il faut qu’il améliore ses capacités physiques et son timing. Sans compter la nécessité d’acquérir plus de métier, notamment en allant mettre les gants avec des gars durs qui le bousculeront. »

A ce prix, l’avenir s’annonce des plus prometteurs : « Dylan a assurément le potentiel pour briller dans la catégorie, au moins déjà jusqu’au titre européen. Je pense que c’est tout à fait à notre portée. Ensuite, quand on entre dans le top dix mondial, c’est un autre univers. Pour l’instant, nous n’avons pas encore les armes pour rivaliser avec des boxeurs comme ça. » Qu’importante tant le meilleur est à venir.

 

Alexandre Terrini